Vers une résolution sur le statut des otages (le journal l’Alsace)
Saisi par l’association SOS Otages, dont fait partie le lyonnais Benjamin Brière, ex-otage en Iran, l’eurodéputé Jean-Marc Germain s’est engagé à mobiliser au sein des groupes du Parlement européen pour aboutir à l’adoption prochaine d’une résolution incitant la Commission à légiférer sur le statut des otages et de leurs proches.
Depuis sa création en 2004, l’association SOS Otages, qui défend les intérêts des victimes de prise d’otages et de leurs familles, se bat pour la création d’un véritable statut juridique ouvrant des droits après le retour en France. « Rien n’est prévu pour nous, ni pour les proches qui nous ont soutenus et qui pour certains ont sacrifié leur emploi pour cela, résume l’un de ses membres, le Lyonnais Benjamin Brière, libéré en mai 2023 après trois années de “détention arbitraire” dans une prison iranienne. On n’a aucun accompagnement psychologique, ni prise en charge dans les domaines de la protection sociale, du logement, des impôts et de la formation. »
Faute d’avoir, à ce jour, réussi à convaincre le gouvernement ou des parlementaires français de déposer un projet de loi dans ce sens, l’association que préside Ingrid Betancourt se tourne désormais vers le Parlement européen (PE) où elle a trouvé un nouveau soutien au sein du groupe des élus Socialistes et démocrates : « J’ai pris part aux rassemblements appelant à la libération de [l’Alsacienne] Cécile Kohler et de Jacques Paris, confie l’eurodéputé Jean-Marc Germain, également membre du bureau national du PS. C’est ainsi que j’ai découvert avec stupéfaction qu’il n’y avait pas de dispositif légal qui facilite le retour à une vie normale des anciens otages alors qu’ils ont été utilisés comme instrument de marchandage par des puissances étrangères. ».
« La France est l’État le plus visé mais il n’est pas le seul »
Ce jeudi, à l’issue d’une rencontre avec Benjamin Brière en marge de la session mensuelle du PE à Strasbourg, Jean-Marc Germain s’est engagé à mobiliser au sein des différents groupes afin d’aboutir à l’adoption d’une résolution demandant à la Commission européenne de présenter une proposition de directive sur le sujet. « Une fois la directive approuvée, celle-ci devra être transposée dans les différents droits nationaux, ce qui mettra un certain temps », prévient-il.
De quoi redonner espoir aux anciens otages et à leurs aidants qui restent, dans la plupart des cas, livrés à eux-mêmes pour se reconstruire. « La France est l’État le plus visé mais il n’est pas le seul. On dénombre actuellement une quinzaine de ressortissants européens de plusieurs pays identifiés comme otages à travers le monde », lui a rappelé Benjamin Brière.