Lettre à U. Von Der Leyen au sujet de Shein
Alors que des produits pédopornographiques sont vendus illégalement sur Shein et AliExpress, nous en appelons à la Commission européenne pour suspendre d’urgence ces plateformes des marchés européens, comme la France vient de le décider. Il en va de la sécurité de nos enfants.
A la veille de l’ouverture controversée d’une boutique Shein au BHV, la Direction générale française de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a signalé au Procureur de la République la vente de « poupées sexuelles d’apparence enfantine » sur la plateforme. L’Office des mineurs du Parquet de Paris a ouvert des enquêtes contre Shein, AliExpress, Temu et Wish et des
perquisitions sont en cours.
Malgré les annonces de Shein et AliExpress de retirer tous les produits concernés de leurs plateformes, les poupées sont toujours en vente en Grande-Bretagne, Espagne, Chili et accessibles avec un simple VPN depuis la France.
Notre jeunesse est en danger : à l’heure où ces lignes sont écrites, des pédocriminels sont en train de commander sur ces plateformes des fétiches représentants des enfants sexualisés, comme s’il s’agissait de décorations ou d’outils de jardins.
L’affaire est trop grave pour être ignorée et la Commission européenne a déjà ouvert plusieurs enquêtes sur le respect du DSA contre Shein, AliExpress et Temu en lien avec la modération des contenus illicites et la protection des mineurs.
Dernier scandale en date, la vente d’armes de catégorie A (machettes et coups de poing américain) découverte sur le site de Shein. Des sanctions judiciaires existent et doivent être appliquées : 5 ans d’emprisonnement et 75 000€ d’amendes.
Ces énièmes délits marquent un point de non-retour : l’Europe, désormais
consciente de l’ampleur du danger, se doit d’agir pour protéger ses citoyens.
Le DSA, dans son article 51, prévoit la possibilité pour la Commission européenne de demander la restriction temporaire de l’accès au service sur le marché européen, notamment lorsque la sécurité des personnes, et en particulier des mineurs, est menacée.
De fait, la vente de ces poupées viole directement la Directive 2011/93/UE
interdisant toute représentation d’un mineur à des fins sexuelles et ignore leurs obligations relatives au DSA.
Nous appelons la Commission européenne à ouvrir sans délai de nouvelles enquêtes sur Shein, AliExpress, Wish et Temu, à suspendre dès aujourd’hui leur accès au marché européen et à activer les sanctions financières prévues par l’article 52 du DSA. En cas de persistance, il nous faudra aller sans trembler vers la suspension totale de ces plateformes du marché européen.
L’heure est grave et l’Europe doit envoyer un signal clair : l’impunité des grandes plateformes chinoise touche à sa fin.